Le gouvernement norvégien a publié une « Stratégie pour le Grand Nord » en décembre 2006 (révisée en 2009) dans la perspective d’un développement durable de la zone en respectant trois principes : présence, connaissance et activité, avec les priorités suivantes :
- Assurer son autorité dans le Grand Nord de façon crédible, tangible et prévisible, avec des forces armées, des garde-côtes et de la police ;
- Être à l’avant-garde des efforts internationaux pour le développement de la connaissance du Grand Nord dans le but de gérer collectivement la protection de l’environnement, l’utilisation des ressources et la création de richesses ;
- Protéger les modes de vie, les traditions et les cultures des populations indigènes dans la région et de développer la coopération entre les peuples ;
- Renforcer la coopération avec la Russie, par une politique basée sur le pragmatisme tout en sauvegardant les intérêts de chaque pays.
Ces objectifs ne peuvent être atteints qu’en développant la coopération internationale en matière d’exploitation des ressources, de gestion de l’environnement et de la recherche, particulièrement avec la Russie. Deux nouvelles mesures de coopération possibles avec la Russie ont été annoncées : un programme d’échange pour les étudiants russes et une proposition de création d’une zone de coopération économique et industrielle, à cheval sur les deux pays dans le Grand Nord.
En septembre 2010, les ministres des Affaires étrangères de la Norvège et de la Russie ont signé un traité sur les délimitations maritimes et la coopération en mer de Barents et dans l’océan Arctique. L’accord de 2010, dans lequel la Russie renonçait à son intention première de considérer les îles comme un problème bilatéral entre la Norvège et la Russie, pourrait permettre un accord sur le différend actuel dans l’interprétation du Traité de Paris sur les Svalbard. En effet, en 1920, les pays signataires reconnurent la souveraineté pleine et entière de la Norvège sur l’archipel des Svalbard. En échange les nationaux des pays, parties au Traité, peuvent entre autres droits « être autorisés, selon les mêmes conditions d’égalité, à exercer et pratiquer toutes les activités maritimes, industrielles, minières ou commerciales sur terre et dans les eaux territoriales de l’archipel. »
L’accord de 2010 et l’accord de 2006 entre la Norvège et le Danemark sur la délimitation des frontières maritimes entre le Groenland et les Svalbard prennent en compte le droit pour la Norvège de décider unilatéralement d’une zone de protection de la pêche, de délimiter les frontières maritimes ou de réclamer un plateau continental. La Norvège et la Russie sont en désaccord sur la façon d’appliquer le Traité de 1920 aux différentes zones, dont l’existence ne pouvait être envisagée en 1920 et sur le fait que la Norvège puisse exercer son droit de légiférer dans ces zones riches en poissons et susceptibles de receler du pétrole et du gaz. De nombreux pays rejettent la revendication de la Norvège d’une zone de 200NM autour de l’archipel et ont refusé de reconnaître sa « zone de protection des pêches »
En 2011, la Norvège a publié un Livre blanc sur sa politique dans le Grand Nord basée sur 4 objectifs :
- Assurer la paix, la stabilité de façon pérenne (predictability) ;
- Assurer une utilisation des ressources de façon durable, intégrée et respectueuse des écosystèmes ;
- Renforcer la coopération internationale et la juridiction internationale ;
- Renforcer l’emploi, la création de valeur et le bien-être du pays.