Plusieurs grandes thématiques font l’objet d’un suivi dans le cadre de l’Observatoire de l’Arctique, qui sera développées à partir de la prochaine édition du bulletin.
Pour rappel, l’équipe suit le développement de la robotisation dans l’aire Arctique (industrie) et l’usage de drones (civils et militaires). L’automatisation de certaines fonctions pourrait en effet rendre moins improbable un fort développement économique de la zone, notamment l’exploitation des ressources naturelles. En matière de protection, l’équipe s’intéresse à la transposabilité en milieu arctique de systèmes de défense automatisée de périmètres.
En effet, les drones (sous-marins, de surface et aériens) auront très probablement en Arctique un rôle primordial dans divers secteurs (surveillance et secours, patrouilles de souveraineté, renseignement1La Russie a annoncé la création d’une unité de drones en Arctique (péninsule des Tchouktches), et qui entrera devait entrer en service opérationnel en 2015.…). Si l’usage de drones de loisir connaît des restrictions récentes (2015), le recours à des engins accomplissant des tâches automatiques, ou pilotables à distance, se développe déjà rapidement en Arctique, ne serait-ce qu’à cause des conditions naturelles particulièrement difficiles. Il s’agit par exemple de drones sous-marins (Japon), aériens (notamment la Russie pour un usage militaire, ou le Canada pour des usages civils pour l’instant), et de surface.
Une attention particulière est également portée aux technologies ayant des incidences économiques et sécuritaires. Sur un plan économique, l’évolution ou l’amélioration des techniques d’exploitation d’hydrocarbures en mer (à partir de la terre ferme par exemple), ou des innovations sur la conception des bateaux ayant des capacités polaires (à l’image des bateaux « double coque » et des double acting ship2Voir par exemple le « MS Norilskiy Nickel » ou le « NB 508 Baltika », construits par Arctech Helsinki Shipyard. ) auront des répercussions d’ordre économique.
La veille analytique concerne de plus des infrastructures civiles qui peuvent avoir une importance militaire, comme par exemple la station radar du Svalbard qui, par sa position très proche d’un pôle (78° de latitude Nord), permet d’entrer en communication et la transmission de données avec les satellites héliosynchrones davantage que toute autre base radar dans le monde (Antarctique inclus).
La bioprospection pourrait être également un enjeu d’importance, un grand nombre d’espèces, qui se sont adaptées à des conditions de vie extrêmes, étant encore à découvrir. Outre des questionnements plus généraux sur la brevetabilité du vivant, la bioprospection représente un enjeu technologique et économique.
Les technologies pouvant avoir un intérêt particulier dans l’aire arctique et exigeant un suivi dans le cadre de l’Observatoire sont nombreuses. Parmi celles-ci, on peut citer le développement d’aciers spéciaux adaptés aux contraintes de température de l’Arctique (pour les coques de bateaux, mais aussi pour l’industrie pétrolière et gazière), les problèmes de communications à ces latitudes, ou par exemple l’enjeu de la captation du méthane libéré par la fonte du pergélisol.
Les technologies rattachées au spatial font enfin partie du périmètre de suivi de l’Observatoire (acquisition de données satellites, géopositionnement etc.).
Sélection d’enjeux à suivre, sujets à approfondir :
- La robotisation
- Technologies spatiales d’observation et de surveillance en Arctique
- Les technologies d’exploitation des ressources naturelles
- Les programmes spatiaux russes et canadiens
1. | ↑ | La Russie a annoncé la création d’une unité de drones en Arctique (péninsule des Tchouktches), et qui entrera devait entrer en service opérationnel en 2015. |
2. | ↑ | Voir par exemple le « MS Norilskiy Nickel » ou le « NB 508 Baltika », construits par Arctech Helsinki Shipyard. |