Nouvelle stratégie arctique du Département de la Défense : de la rhétorique mais pas de ressources ?
Le 7 juin 2019, le Département de la Défense a publié sa nouvelle stratégie arctique. Dans la continuité du discours de Pompeo à la dernière réunion ministérielle du Conseil de l’Arctique, la rhétorique est “musclée”… mais ne semble pas être suivie d’une réelle volonté politique en termes de ressources et de moyens.
Le 7 juin 2019, le Département de la Défense américain a publié sa nouvelle stratégie arctique. Dans la continuité du discours de Pompeo à la dernière réunion ministérielle du Conseil de l’Arctique (cf. bulletin n°1), cette stratégie souligne l’augmentation des tensions entre la Russie et la Chine. Ainsi, si la stratégie arctique de 2016 mettait l’accent sur la coopération, celle de 2019 semble le mettre sur la compétition stratégique. L’Arctique y est décrit comme un couloir connectant les États-Unis à deux théâtres potentiels d’engagement : l’Indopacifique et l’Europe. Toutefois, cette nouvelle stratégie semble relever plus de la rhétorique que d’une réelle volonté politique de s’impliquer davantage dans la région. En effet, cette stratégie ne mentionne aucune recommandation ou ressource. Par ailleurs, et sans surprise, le changement climatique n’est pas mentionné. Or, pour certains, les États-Unis n’auront une place « réelle » dans la zone qu’en prenant des mesures visant à répondre au changement climatique ; en niant le changement climatique, les États-Unis sont perçus comme un pouvoir arctique faible qui dénigre sa propre sécurité nationale, énergétique et économique. Notons toutefois que le Département de la Défense reconnaît indirectement le rôle joué par les effets du changement climatique sur ses opérations dans la région, et souligne que le manque actuel de compréhension de ces effets représente un réel désavantage en termes de planification. Il est notamment fait référence aux risques représentés par l’érosion côtière et le dégel du pergélisol pour ses infrastructures militaires arctiques.
La Chambre des Représentants souhaite renforcer la recherche sur l’acidification des océans
Le 5 juin 2019, la Chambre des Représentants a adopté l’Ocean Acidification Innovation Act, quatre projets de loi visant à renforcer la recherche sur l’acidification des océans.
Le 5 juin 2019, la Chambre des Représentants a adopté quatre projets de loi visant à renforcer la recherche sur l’acidification des océans. Cet Ocean Acidification Innovation Act permettrait aux agences fédérales d’utiliser les fonds existants pour accroître leur capacité de recherche, surveillance et réponse à l’acidification des océans et ses impacts. Ces projets doivent encore être examinés par le Sénat.
Hausse de 10% du budget de la construction en Alaska en 2019 : les deux principaux secteurs concernés sont le pétrole et le militaire
L’Institut de Recherche Sociale et Économique de l’Université d’Alaska Anchorage estime une hausse de 10% dans le budget de la construction en Alaska pour 2019, due en grande partie à des projets dans l’industrie du pétrole, ainsi qu’à des dépenses militaires.
L’Institut de Recherche Sociale et Économique de l’Université d’Alaska Anchorage estime que le budget de la construction en Alaska atteindra les 7.2$ milliards en 2019, soit une hausse de 10% par rapport à 2018. Hormis 200 millions alloués aux reconstructions nécessaires à la suite du tremblement de terre de 2018, les sept milliards restant seront principalement issus d’une hausse des dépenses du secteur pétrolier (+13% soit 2.7$ milliards) et du secteur militaire (+13% soit 700$ millions) – le reste étant réparti entre plusieurs secteurs, dont le minier avec une hausse de 18% représentant 265$ millions. La plus grosse dépense militaire sera allouée au développement de la base aérienne d’Eielson destinée à accueillir deux escadrons d’avions furtifs de la cinquième génération F‑35A.
Jean-Paul Vanderlinden (CEARC), Magali Vullierme (CEARC), Michael Delaunay (CEARC).