ÉTATS‑UNIS
Mémorandum du Président Trump sur un programme d’acquisition de flotte de brise-glace
Début juin, Donald Trump a signé un Memorandum axé sur l’acquisition potentielle d’une flotte de brise-glace.
Le 9 juin 2020, l’Administration Trump a publié un « Memorandum on Safeguarding U.S. National Interests in the Arctic and Antarctic Regions ». Celui-ci, entièrement axé sur un programme d’acquisition de flotte de brise-glace pour l’année fiscale 2029, demande à cinq agences fédérales d’évaluer, dans les soixante jours, les risques et opportunités de l’acquisition d’une telle flotte, en explorant notamment les possibilités de leasing et la construction d’un port en Alaska. Malgré le titre de ce mémorandum, notons qu’il ne s’agit, à cette date, que d’une autre demande d’étude ne contenant pas de budget précis – du moins jusqu’à l’issue de cette période de soixante jours. Voir également la rubrique trafic maritime/sécurité maritime. Source : Mémorandum ; RCInet
Organisation du ravitaillement suite à l’arrêt des vols en Alaska
L’arrêt du trafic aérien a posé de nombreux soucis de ravitaillement pour les communautés en Alaska.
La crise sanitaire récente a montré les limites de la dépendance au ravitaillement par voie aérienne pour les communautés d’Alaska. L’arrêt soudain de ces vols ainsi que la faillite de Ravn Air, ont créé des ruptures dans la chaîne d’approvisionnement. Pour y faire face, certaines communautés ont notamment distribué du carburant et des munitions, afin de permettre aux résidents locaux de chasser davantage ; d’autres ont délivré en urgence des nouveaux permis de chasse aux cerfs et orignaux, bien que la saison de chasse ne soit pas ouverte. Source : RCInet
CANADA
L’armée canadienne contribue à la couverture aérienne de l’Islande
Une unité de l’armée de l’Air canadienne est venue en appui des garde-côtes islandais pour maintenir sa capacité de surveillance aérienne au profit de l’OTAN
L’armée canadienne est venue en appui de l’Islande pour assurer une partie de la surveillance aérienne de l’Islande dans le cadre de l’opération Illumination, menée par l’OTAN de mars à mai 2020, suite au déploiement d’un système radar de surveillance aérienne mobile AN / TPS‑70 de l’Aviation royale canadienne. Cette opération avait pour but d’assurer une continuité de la surveillance aérienne islandaise pendant la mise à niveau de quatre de ses radars longue portée qui apportent à l’OTAN une couverture radar dans la zone GIUK (Groenland, Islande, Royaume-Uni). Source : OTAN
NOREX 2020 : l’armée canadienne s’est entrainée aux conditions sub-arctiques
L’armée canadienne maintient sa capacité à mener des opérations en milieu hivernal en mettant l’accent sur l’aide apportée en cas de catastrophe naturelle et de missions humanitaires.
Du 28 février au 8 mars 2020 s’est tenu l’exercice NOREX 2020 dans le Nord de l’Ontario à 300 kilomètres au Nord-Est de Thunder Bay, dans la municipalité de Greenstone. Cet exercice était dirigé par la 4e Division du Canada, soutenue par les unités du Groupe-compagnie d’intervention dans l’Arctique (GCIA), unités spécialisées dans la conduite d’opérations dans le Nord présentes dans chaque division de l’armée canadienne. Des unités de Rangers du 3e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens (3 GPRC) ont participé à l’exercice en soutien d’autres unités venues du Sud. Cet exercice était centré sur les déplacements, la guerre et la survie en conditions hivernales dans le but de mener des opérations principalement d’aide humanitaire et de secours en cas de catastrophe. Sources : Kitchener Today, Simcoe, Canadian Army Today
Le secteur aérien et le tourisme, secteurs les plus touchés au Nunavut par les effets de la pandémie
Les effets de la pandémie obligent le gouvernement du Nunavut à soutenir le secteur aérien et à reporter la saison touristique
Sur les 49 millions de dollars dépensés en subventions par le Gouvernement du Nunavut pour maintenir les services essentiels, 24,6 millions sont allés aux compagnies aériennes Canadian North et Calm Air, afin de préserver ce service indispensable pour le ravitaillement quotidien des communautés isolées. Cette subvention permet d’assurer 50% des vols de Canadian North, tout en ne transportant que 10% des passagers habituels, avec toutefois une augmentation significative du prix des billets.
Dans le même temps, les effets de la pandémie ont fait monter le taux de chômage de 12,4% à 16,6% dans le Territoire du Nunavut entre mars et mai, en comparaison avec la même période de l’année précédente. A cela s’ajoute l’interdiction pour les bateaux de croisière dans l’Arctique canadien (cf. bulletin n°11). Alors que les autorités du Territoire se tournent désormais vers la saison touristique 2021, la saison 2020 étant annulée, la perte économique liée au tourisme pour les communautés est estimée à un million de dollars. Sources : Nunavut News, CBC, Eye on the Arctic, CBC
GROENLAND/DANEMARK
Des consultations ont été lancées en vue de l’établissement d’une nouvelle stratégie arctique pour le Danemark
Ces travaux soulèvent la question centrale de la place du Groenland au sein du Royaume Danois, et dans le monde. Un autre point essentiel réside dans la relation entre le Groenland et le Danemark d’une part, et entre le Groenland les États-Unis, la Chine et la Fédération de Russie, d’autre part.
Dans le cadre de ces consultations, différentes voix se sont élevées en faveur d’une stratégie tournée vers la protection des ressources naturelles et de l’environnement. Un partenariat fort avec le Danemark pourrait être envisagé sur ces questions, ainsi qu’un travail de fond avec l’UE.
Lors d’un séminaire d’échange entre des représentants des parlements Groenlandais, Féroïen et Danois, la priorité a été donnée à l’importance de maintenir la paix en Arctique. Il est néanmoins clairement apparu qu’au-delà de cette posture de principe, les intérêts des trois communautés ne convergent pas nécessairement, notamment en termes de relations internationales et de relations commerciales. Une des revendications centrale du Groenland est d’être traité comme une nation Arctique à part entière dont la voix est pleinement entendue, et pour laquelle la stratégie à venir ne provoque pas de contraintes indues.
Dans un développement parallèle, l’Institut danois d’études internationales (Dansk Institut For Internationale Studier – DIIS) a publié un rapport recommandant la création d’un forum arctique consacré aux seules questions de sécurité. L’argument central avancé tient à l’importance de ne pas polluer les autres enjeux arctiques avec des questions sécuritaires, qualifiées de potentiellement explosives. Sources : Sermitsiaq-AG (danois), Sermitsiaq-AG (danois), Sermitsiaq-AG (danois), IISD (danois).
Les manifestations contre le racisme et l’héritage colonial s’étendent au Groenland
Plusieurs statues représentant des figures de la colonisation ont fait l’objet de dégradations. Un débat sur la mémoire est engagé entre différentes figures publiques via les médias.
Le 6 juin, fête nationale danoise (jour de la Constitution), la statue de Hans Egede a été aspergée de peinture rouge, et marquée d’un slogan en faveur de la décolonisation. Hans Egede (31 janvier 1686 – 5 novembre 1758) est un missionnaire luthérien, dont l’activisme a revitalisé les intérêts danois et norvégiens au Groenland. Il est le fondateur de Godhavn, appelée à devenir Nuuk, la capitale actuelle du Groenland. Sa statue domine le vieux Nuuk.
Cette revendication et sa visibilité ont généré un débat quant à l’opportunité de conserver de tels symboles coloniaux au Groenland, quant au choix des personnes habilitées à juger de cette opportunité (les habitants de Nuuk, l’ensemble des Groenlandais, l’ensemble des sujets du Royaume du Danemark ?). Cela a également relancé le projet de création d’un musée sur la colonisation danoise, musée qui pourrait accueillir, et mettre en perspective, notamment la statue en question. Une pétition en ligne pour le démontage de la statue de Hans Egede a été lancée et a récolté, au 1er juillet plus de 1 900 signatures. Sources : Sermitsiaq-AG (danois), Sermitsiaq-AG (danois), Sermitsiaq-AG (danois), Kristeligt Dagblad (danois), Change.org.
L’ouverture officielle du consulat des États-Unis à Nuuk a eu lieu
Annoncée il y a plus d’un an, et anticipée suite à l’installation du consul des États-Unis, Sung Choi, en mai, à Nuuk, cette ouverture s’inscrit dans l’opération de séduction atypique lancée par Donald Trump lors de son offre de “rachat” du Groenland.
L’ouverture a eu lieu le 10 juin 2020. Pour l’occasion Mike Pompeo a publié un Tweet : « Le 10 juin, nous ré-ouvrons notre consulat à Nuuk, au Groenland. Notre présence à Nuuk renforcera nos partenariats avec nos alliés arctiques et améliorera la prospérité de nos amis au Danemark et au Groenland. Nous remercions nos alliés de nous avoir aidés à réaliser cet événement d’importance capitale ». La localisation du consulat, dans le bâtiment du commandement conjoint arctique danois, soulève des questions qui font que cette installation est jugée comme temporaire. A l’occasion des vœux présentés par le président des États-Unis à la reine du Danemark (le 6 juin 2020, fête nationale danoise, “jour de la Constitution”), Donald Trump a souligné l’ouverture proche du consulat. Sources : Sermitsiaq-AG (danois), Twitter @SecPompeo, Ambassade des États-Unis au Danemark.
ISLANDE
L’Islande rouvre progressivement son espace aérien aux touristes
L’Islande, dont l’économie est majoritairement tournée vers le tourisme, rouvre progressivement ses aéroports. Pour assurer la sécurité de ses citoyens et des touristes, l’île va tester les touristes internationaux arrivants.
Depuis le 15 juin, l’Islande a mis en place un système de test pour tous les touristes internationaux. Ce test sera obligatoire pour les adultes, mais pas pour les enfants nés à partir de 2005. Ce test sera gratuit jusqu’au 30 juin, et coûtera 15 000 couronnes islandaises (soit environ 100 €) ensuite. En cas de tests positifs, une prise de sang sera effectuée pour détecter les anticorps et vérifier si le virus est toujours actif. Il permettra aux touristes d’éviter d’effectuer une quatorzaine à leur arrivée. Des résultats récents négatifs à la COVID‑19 seront acceptés en remplacement de ce test. Cette stratégie a également été implantée par le Groenland depuis le 2 juin. Source : Icenews ; Icenews ; RCInet ; RCInet
Le projet d’amélioration des installations pour accueillir les pays membres de l’OTAN se poursuit à l’aéroport de Keflavik
Débuté l’année dernière, le projet de construction d’une base destinée à accueillir les pays membres de l’OTAN se poursuit, sous gestion américaine.
L’année dernière, la première phase du projet (entretien et amélioration des aires de trafic et des voies de circulation) a débuté. En avril 2020, une deuxième phase du projet a été lancée, comprenant la rénovation du Hangar 831 et de la construction d’une station de lavage. Ces deux phases ont été coordonnées par l’US Navy et l’US Air Force. Le projet coûtera entre 13 et 14 milliards ISK (93-100 millions USD ; 83-89 millions EUR). Source : Iceland Monitor
Jean-Paul Vanderlinden (CEARC), Magali Vullierme (CEARC), Michael Delaunay (CEARC)