Actualité industrielle
Le cabinet public d’expertise Glavgosexpertiza se déclare en faveur
de la construction d’un nouveau port dans l’archipel de Nouvelle-Zemble
L’installation d’un nouveau port dans l’archipel de Nouvelle-Zemble, pilotée par la First Ore Mining Company, une filiale de Rosatom, doit répondre à des impératifs économiques et permettre une meilleure exploitation des ressources locales, notamment du zinc et du plomb. Pour un coût estimé de 81,5 millions d’euros – soit 6 milliards de roubles – cette installation portuaire devrait être construire dans la baie de Bezimyannaya, sur la rive occidentale de l’archipel, et permettre l’acheminement d’un volume maximal annuel de 500 000 tonnes de biens, pour un lancement des travaux en 2020 et une mise en service en 2023 (source EN).
Si l’archipel de Nouvelle-Zemble occupe déjà depuis plusieurs décennies une place importante au sein du dispositif militaire russe dans l’Arctique (source EN), l’ambition de Moscou de développer plus avant le trafic le long de la route maritime du Nord conduit naturellement à rehausser l’intérêt d’un territoire verrouillant le détroit de Kara. La valeur stratégique de cet archipel, dans ce contexte, n’a pas échappé à la flotte du Nord de la Marine russe (source EN). En sus du détroit de Kara, la route maritime du Nord s’articule autour de plusieurs goulots d’étranglement supplémentaires : les détroits de Vilkitski et de Chokalski, ceux de Dmitri-Laptev et de Sannikov et celui de Long.
L’administration Trump s’interroge sur la possibilité de développer plus avant les activités de l’industrie pétrolière en Alaska.
Un document publié par le Bureau of Land Management (BLM) évoque la possibilité de mettre 75% à 81% des terres de la National Petroleum Reserve d’Alaska à disposition des entreprises pétrolières et gazières (source EN). Cette décision potentielle, qui contribuerait à dynamiser l’activité économique de cet État américain, aurait pourtant des conséquences majeures pour l’environnement ainsi que pour la faune et la flore locales, jusqu’ici protégées par un ensemble de mesures prises par l’administration Obama, fortement critiquées par les membres du Congrès originaires d’Alaska, tous d’obédience républicaine.
Actualités Militaires capacitaires
La Marine russe et le Service fédéral de sécurité se dotent de nouveaux patrouilleurs arctiques
Après la signature en avril 2016 d’un contrat du ministère russe de la Défense portant sur l’acquisition de deux patrouilleurs universels arctiques, le chantier naval de l’Amirauté de Saint-Pétersbourg a procédé au lancement, ce 25 octobre 2019, d’un premier bâtiment, l’Ivan Papanin, tête de série de la classe 23350. En sus d’un déplacement de près de 8 000 tonnes, ce dernier bénéficie d’un armement varié, d’une capacité d’emport en appareils et en embarcations divers et d’une coque renforcée lui assurant des capacités opérationnelles optimales.
La Russie poursuit le renforcement de ses capacités militaires dans l’Arctique avec le lancement d’un premier patrouilleur universel, l’Ivan Papanin. Ce bâtiment est qualifié d’universel car il devrait permettre de couvrir un éventail varié de missions, en sus de patrouilles dans l’Arctique, du remorquage de navires en difficulté à l’engagement de cibles adverses en passant par l’escorte de bâtiments (source FR). En ce sens, la dotation en équipement des patrouilleurs universels reflète bien ces capacités opérationnelles : en plus d’un canon de 76 mm situé à la proue du navire, ces bâtiments seront équipés de systèmes Club-K capables de procéder aux tirs de missiles antinavires et de missiles de croisière de type 3M‑54 Kalibr et KH‑35 Kayak (source EN). Les systèmes Club-K se présentent sous la forme de conteneurs : ils sont à ce titre particulièrement discrets et mobiles et peuvent être déposés à terre pour constituer une base d’appui feu temporaire à l’échelle opérationnelle.
Avec un équipage de 50 marins – auquel il faut ajouter la capacité à embarquer une cinquantaine de personnels supplémentaires – le patrouilleur universel Ivan Papanin disposera d’une autonomie de 60 jours et/ou 6 000 miles marins (source FR). Il n’est pourtant pas un brise-glace à proprement parler, mais dispose bien d’une coque renforcée selon la norme russe Arc6 : à ce titre, ces patrouilleurs seront capables d’affronter une glace jusqu’à 1,3 mètre d’épaisseur et seront susceptibles d’évoluer aux côtés d’autres bâtiments militaires complémentaires. Dès 2020, la Marine russe devrait disposer d’un second patrouilleur universel, le Nikolay Zubov ; suivront potentiellement deux patrouilleurs conçus sur une base similaire mais modifiés en fonction des besoins exprimés par le Service fédéral de sécurité (FSB), actif dans l’Arctique russe.
Des chasseurs de la Royal Air Force participeront à la protection de l’espace aérien islandais dans le cadre d’une mission de l’OTAN
Dans le cadre de la mission de l’OTAN consacrée à la protection de l’espace aérien islandais, les forces armées britanniques ont procédé le 14 novembre 2019 au déploiement d’un nombre indéterminé de chasseurs polyvalents Typhoon, aux côtés d’un détachement d’une centaine de personnels de la Royal Air Force (source EN). Cette mission doit permettre de sécuriser l’espace aérien de l’Islande, ce pays ne disposant pas à ce jour de sa propre armée de l’Air.
L’OTAN assure la sécurité de l’espace aérien islandais depuis 2008 en y organisant le déploiement régulier de contingents nationaux dépêchés par divers pays-membres (source EN). Cette initiative est la conséquence directe du rapatriement d’unités américaines auparavant déployées au sein de la base aérienne de Keflavik en septembre 2006 et s’articule autour de déploiements ponctuels coordonnés par l’OTAN. Entre mai 2008 et novembre 2019, dix nations ont participé à cette mission : la France mais aussi les États-Unis, le Danemark, la Norvège, l’Allemagne, le Canada, l’Allemagne, le Portugal, la République Tchèque et l’Italie. Il s’agit du premier déploiement britannique en Islande dans ce cadre.
Dans l’Arctique, la sous-marinade russe continue de monter en puissance
Si l’intérêt soviétique puis russe pour l’arme sous-marine est un aspect traditionnel de la politique navale de ce pays dans l’Arctique et, au-delà, dans l’Atlantique, en Méditerranée et dans le Pacifique, le déploiement d’unités modernes et équipées de missiles de conception récente tend à démontrer l’importance renouvelée de la région pour Moscou. La Flotte du Nord, dont le quartier-général est basé à Severomorsk, dans l’oblast de Mourmansk, constitue la plus puissante des quatre flottes dont dispose la Marine russe (source EN).
Le retour à la base de Belomorsk du quatrième sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) de classe Boreï, le Chevalier Vladimir, augure une admission au service actif de ce bâtiment de la Flotte du Nord. Il serait alors le second SNLE à rejoindre cette dernière et le premier à bénéficier du nouveau standard Izd.955A indiquant le caractère neuf des matériaux utilisés pour sa construction, là où les trois premiers sous-marins de sa classe avaient été partiellement assemblés à l’aide d’éléments récupérés sur des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) Shchuka-B, restés inachevés. Avec un équipage de 107 personnels pour un déplacement de 24 tonnes en plongée, le Chevalier Vladimir sera équipé de missiles 3M30 Bulava, d’une masse de près de 37 tonnes, et d’une dizaine de têtes nucléaires, pour une portée maximale de 9 300 kilomètres. Ces données doivent être considérées avec les réserves d’usage (source FR).
Hugo Decis (IRIS)