Actualité industrielle
La Russie s’intéresse au développement de tankers submersibles
à propulsion nucléaire
Alors que l’exploitation des ressources naturelles situées dans l’Arctique russe demeure une priorité stratégique du pays, l’innovation destinée au développement de cette dernière s’intensifie. En effet, le groupe d’ingénierie maritime Malakhit Marine Engineering Bureau, spécialisé dans la conception de sous-marins, présente la production de tankers submersibles à propulsion nucléaire comme une alternative viable aux méthodes traditionnelles de transport, par nature plus impactées par la glace s’accumulant une partie de l’année le long du passage du Nord-Est. D’après Dmitry Sidorenkov, du Malakhit Marine Engineering Bureau, des tankers submersibles à propulsion nucléaire de 360 mètres de long – soit un volume potentiellement plus de deux fois supérieurs aux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de classe Typhoon – permettraient l’acheminement continu des ressources naturelles contenues dans l’Arctique russe vers leurs marchés (source EN).
La faisabilité de ces projets doit néanmoins être interrogée : la construction d’unités de ces dimensions, par ailleurs équipées de réacteurs nucléaires, nécessiterait des investissements massifs et une maîtrise technique hautement raffinée, alors même que l’état général des chantiers navals russes reste peu satisfaisant (source EN). Par conséquent, la valeur de ces déclarations ne doit pas être surestimée : si elles révèlent certaines ambitions russes dans l’Arctique, elles ne traduisent pas à ce stade l’existence de réels projets soutenus par l’État.
En mer de Beaufort, la société Hilcorp poursuit le développement
de ses activités pétrolières
La National Oceanic and Atmospheric Administration a annoncé plus tôt dans le mois avoir autorisé la société Hilcorp à développer ses activités en mer de Beaufort, dans la section de l’Arctique comprise dans les eaux fédérales d’Alaska. Ses activités, réunies sous le nom de « Projet Liberty », concernent l’exploitation de ressources pétrolières d’un volume estimé de 150 millions de barils, et ce malgré la présence d’espèces protégées (source EN).
Actualités Militaires capacitaires
La Russie ambitionne de déployer de nouveaux systèmes S‑400
pour sanctuariser ses approches septentrionales
La Fédération de Russie poursuit le renforcement de son dispositif militaire dans l’Arctique en procédant au déploiement de systèmes anti-aériens S‑400, à l’extrême-Sud de l’archipel de Nouvelle-Zemble, plusieurs mois après le déploiement d’éléments similaires en péninsule de Kola. Les systèmes S‑400 disposent d’une portée d’acquisition estimée de 580 kilomètres et d’une portée de tir de 380 kilomètres (source EN) et contribuent en ce sens aux stratégies de déni d’accès russes dans l’Arctique russe. Ils succèdent par ailleurs aux systèmes S‑300, aux capacités nettement inférieures (source EN).
Avec le déploiement de ces unités, la Russie poursuit des efforts entamés en 2017 avec d’une part la restauration de la couverture radar des frontières nord du pays, et d’autre part la mise en place de systèmes anti-aériens Thor et Pantsyr. Ces différents éléments permettent à la Russie d’appuyer sa présence dans l’Arctique sur un dispositif conséquent, particulièrement adapté à la détection et à la neutralisation d’aéronefs ennemis et de se prémunir d’éventuelles incursions adverses (source EN).
Les États-Unis et la Norvège s’entraînent au combat dans l’Arctique
Des personnels des forces spéciales de l’armée de l’Air américaine ont été déployés en Norvège pour participer à une semaine d’exercices dédiée au renforcement de leurs capacités à évoluer et combattre dans l’environnement arctique (source EN). Les opérations menées dans ce cadre et aux côtés de leurs homologues norvégiens ont permis le déploiement d’appareils à voilure fixe (MC‑130J Commando II) et tournante (CV‑22B Osprey) dans un environnement froid, et la mise en scène de missions d’infiltration et d’exfiltration, ainsi que l’organisation d’exercices de tirs. In fine, ces déploiements doivent renforcer l’interopérabilité des forces réunies au sein de l’OTAN, ainsi que la capacité des armées de l’Alliance atlantique à agir dans l’Arctique, un espace où les contraintes climatiques s’additionnent nécessairement à celles du combat classique. Cet environnement particulièrement exigeant nécessite un entraînement constant, voire la création d’unités particulièrement rompues à cet exercice, ainsi que le développement d’outils militaires adaptés aux contraintes environnementales locales.
Le Danemark annonce tripler ses dépenses militaires relatives à l’Arctique
Le Danemark a pris la décision de tripler les financements dédiés aux programmes arctiques pour un total de 1,5 milliard de couronnes danoises, soit 220 millions de dollars (source EN). Pour le Premier ministre danois Mette Frederiksen, cette initiative est une réponse directe à l’essor de la « menace russe » dans l’Arctique (source EN) ; elle intervient par ailleurs dans un contexte marqué par la dégradation des relations entre les États-Unis et le Danemark, pourtant l’un de ses plus fidèles alliés en Europe (source EN).
Hugo Decis (IRIS)